Nouvelle taxe TSBA sur l’aviation : quel impact sur vos vols privés ?

À compter du 1ᵉʳ mars 2025, la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA) connaîtra une augmentation significative en France, et s’appliquera à tous les passagers au départ de la France. Cette réforme impactera directement le secteur de l’aviation d’affaires, notamment les affréteurs de jets privés et d’avions commerciaux.

Quels sont les nouveaux montants de la taxe ?

Jets privés (turbopropulseurs et jets d’affaires) : la TSBA passera de 210 € à 2 100 € par passager, selon le type d’appareil et la distance parcourue.

• 420 € par passager pour un vol intra-européen
• 2 100 € par passager pour un vol long-courrier

Une TVA de 10 % s’appliquera également aux vols domestiques en France, mais ne concernera pas les départs internationaux.

* Court-courrier – Aéroports de l’Espace économique européen (EEE) et des pays dont l’aéroport principal de la capitale est situé à moins de 1 000 km de CDG (par exemple, le Royaume-Uni, la Suisse).
Moyen-courrier – Aéroports situés dans des territoires ou des États qui n’entrent pas dans les catégories court-courrier ou long-courrier.
Long-courrier – Aéroports situés dans des pays dont l’aéroport principal de la capitale se trouve à plus de 5 500 km de CDG.

Exemple : Vol privé Nice – Valladolid

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le texte officiel dans le Journal Officiel (JORF n° 0039 du 15 février 2025) ainsi que le Texte de la commission n° 873-A0 de l’Assemblée nationale.

Pourquoi cette réforme ?

L’objectif affiché par les autorités est double :

• Augmenter les recettes publiques, notamment pour financer des projets liés à la transition écologique.
• Encourager la réduction des émissions de CO₂ en rendant le transport aérien plus coûteux pour les utilisateurs.

Cependant, pour encourager une aviation plus durable, un crédit d’impôt de 50 % est prévu sur l’achat de carburants d’aviation durables (SAF), avec un plafond de 40 millions d’euros par an.

Un impact direct sur l’aviation d’affaires en France

D’après Charles Aguettant, président de l’antenne française de l’EBAA (Association européenne de l’aviation d’affaires), cette nouvelle taxation pourrait représenter entre 20 % et 90 % du prix d’un vol, en fonction de l’appareil et de la destination. Cette réforme touche principalement les opérateurs français, qui pourraient voir leur compétitivité impactée face à la concurrence internationale.

Un impact direct sur l’attractivité de la France

Cette augmentation des coûts risque de provoquer une fuite du trafic vers d’autres pays européens.

• Pourquoi partir de Nice quand Albenga (Italie) est à 40 minutes en voiture sans surtaxe ?
• Pourquoi décoller de Biarritz quand San Sebastián (Espagne) propose une alternative plus économique ?

Une menace pour les aéroports français et l’économie locale 

Cette réforme risque d’avoir des conséquences importantes :

• Baisse du trafic des jets privés, entraînant une diminution des revenus des aéroports régionaux
• Impact économique négatif sur l’hôtellerie, la restauration, le yachting et toutes les entreprises qui dépendent de cette clientèle haut de gamme
• Réduction de l’attractivité de la France pour les voyageurs internationaux, qui pourraient privilégier des destinations comme la Toscane, Ibiza ou Tivat.

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