
C’est très simple ! Au sol, pour aller d’une ville à une autre, on se déplace sur des routes qui ont été pensées et calculées par des ingénieurs civils pour assurer une sécurité, confort et logistique. Un couloir aérien, c’est le même principe, mais pour le transport aérien.
Continuez la lecture de ce guide pour tout savoir sur cette notion.
Comment fonctionnent les couloirs aériens ?
Les couloirs aériens sont le réseau invisible qui structure le ciel. Pour comprendre comment les avions voyagent en toute sécurité, il est essentiel de saisir l’organisation et la gestion de ces voies.
1. La définition de la route aérienne
Un couloir aérien est essentiellement une route aérienne tridimensionnelle, dotée d’une largeur d’environ 19 kilomètres et d’une épaisseur verticale définie, que les aéronefs suivent pour se déplacer d’un point à un autre selon des règles strictes.
Ces points de navigation peuvent être :
- Des installations de radionavigation au sol émettant sur des fréquences spécifiques ;
- Des intersections de signaux (radials) provenant de plusieurs balises au sol ;
- Plus récemment, des coordonnées géographiques précises utilisées par les systèmes de navigation par satellite.
2. Le contrôle du trafic et la sécurité
La sécurité aérienne repose sur le contact permanent des avions avec un centre de contrôle. Le rôle principal du contrôleur aérien (ou aiguilleur du ciel) est d’assurer la séparation horizontale et l’espacement vertical des aéronefs pour prévenir toute collision, que ce soit au sol ou en vol.
- Au sol : Le contrôleur dirige les avions sur des voies balisées, de manière similaire à la circulation automobile.
- En l’air : Il adapte la route de l’avion pour garantir qu’il évite tout autre appareil.
Les couloirs aériens assurent également une marge de sécurité par rapport aux obstacles au sol, fixée à au moins 1000 pieds (environ 300 mètres) en plaine et 2000 pieds (environ 600 mètres) en région montagneuse.
3. La gestion des embouteillages
Pour gérer les embouteillages (souvent dus à des conditions météorologiques défavorables rendant une piste inutilisable, par exemple), le contrôleur peut demander aux avions d’entrer dans des circuits d’attente.
Ces avions sont alors étagés par piles : à une altitude constante, chaque appareil exécute des circuits d’attente standard jusqu’à ce que le trafic puisse être fluidifié et l’atterrissage autorisé.
Comment communique-t-on dans un couloir aérien ?
La communication entre le contrôleur aérien (chargé du contrôle de la navigation aérienne) et l’avion s’effectue par le biais de communications radio. Cette dernière utilise une gamme de fréquences strictement réservées à l’aéronautique pour éviter toute interférence.
Les contrôleurs des centres régionaux de contrôle aérien travaillent en équipe et sont relevés toutes les deux heures. Cette rotation régulière est essentielle pour maintenir leur potentiel de décision et garantir la sécurité.
Dans les secteurs d’approche, où est gérée la phase descendante des appareils, tous les avions convergent vers la même trajectoire d’atterrissage. L’espace minimal entre eux est alors réduit à seulement 3 milles nautiques.
Afin d’assurer une compréhension universelle et rapide, les contrôleurs communiquent avec les pilotes exclusivement en anglais.
La gestion de l’espace aérien français
La Direction des services de la Navigation aérienne (DSNA) est le prestataire unique des services de navigation aérienne en France, conformément aux règlements européens. Elle est responsable du contrôle aérien dans l’espace aérien français, aussi bien en métropole qu’outre-mer.
Voyons en quelques étapes son fonctionnement :
1. L’organisation et les centres de contrôle
L’espace aérien français est divisé en cinq centres de contrôle régionaux (CCR) situés à Aix-en-Provence, Athis-Mons (près d’Orly), Bordeaux, Brest et Reims.
À l’intérieur de ces zones régionales, l’espace aérien est subdivisé en secteurs de contrôle « en route ».
Chaque secteur est géré par une équipe de contrôleurs qui peut suivre jusqu’à 25 avions simultanément, le nombre exact dépendant de la complexité du trafic.
Au fur et à mesure de leur progression, les avions passent d’un secteur à l’autre en changeant de fréquence pour communiquer avec le contrôleur en charge de leur prochaine zone.
2. L’approche et le trafic intense
Pour la phase d’arrivée, les contrôleurs « en route » passent le relais au contrôle d’approche. C’est cette dernière équipe qui assure la fluidité et la sécurité des atterrissages à proximité des aéroports.
Le nombre de couloirs aériens augmente constamment pour gérer le trafic. Cette tendance est particulièrement remarquable à l’approche de l’aéroport international de Paris-Charles de Gaulle (Roissy), où plus de 1 300 mouvements (décollages et atterrissages) sont enregistrés chaque jour.